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Les Parenthèses
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11 septembre 2007

J-272 (2)

Je devais être au bureau vers 9h. Quelque part à l'autre bout de la ville. Ma roomate se lève toujours une quinzaine de minutes avant moi. Nous évitons ainsi l'habillage au même moment dans la chambre. Quelques minutes d'intimité, ce n'est pas négligeable. Je sors de mon lit, prends ma serviette de toilette, mon gel douche &co. Dans les "halls" mixtes, il est habituel de croiser ses voisins partir et revenir de la douche en petite tenue. Je croise non sans sourire mes voisines républicaines et démocrates, leur peignoir sur le dos et leur seau à produits de beauté à la main.
Douche dans la salle de bain commune. En me levant tôt j'évite ainsi la cohue. 5 douches pour tout l'étage. Habillée ce jour-là d'un pantalon noir et t-shirt rouge, je prends au passage le USA today et traverse le campus pour aller à la cantine déguster mon breakfast.
Céréales, jus d'orange, bagel, café. Miam.
Je commande mon lunch bag pour mon déjeuner du midi et celui de ma collègue stagiaire Sarah. En tant qu'étudiante étrangère, j'ai un pass cantine illimité, je lui commande donc tous les lundis et mardis son déjeuner lorsque nous allons travailler ensemble. Je retrouve à table les français C et M. Nous nous apercevons que nous pourrions faire la première partie de notre trajet, avant que Sarah et moi ne prenions notre correspondance.
Rv est pris en bas de notre hall pour un départ groupé. Je crois me souvenir qu'il s'agissait du premier jour de stage pour C et M. D'où une légère excitation ambiante. J'en étais de mon côté à ma deuxième semaine de stage.
Sarah et moi descendons pour changer de bus. "Bonne journée!!! A ce soir au campus!!". Arrivées devant l'immeuble, nous montrons pâte blanche à l'uniforme qui nous accueille. Je n'ai plus de cigarettes.
Nous arrivons dans l'open space. J'essaie d'écouter les messages sur le répondeur du service. Impossible de faire marcher la bête. Envie d'un bon café comme ils en font à la cafet. J'irai acheter mes cigarettes en même temps. A ce moment-là, ma chef passe la porte.
Je l'interpelle : "Lisa, il y a un problème avec le répondeur!". Elle me coupe la parole : "Ce n'est pas le moment, il y a un gros problème à New-York. Ce n'est vraiment pas le moment" me répond-elle sur un ton agressif. Je me souviens l'avoir regardée traverser la pièce, son visage rongé par l'inquiétude.
Ce qui devait être une journée de stage classique et sans surprise s'est soudain transformée en une journée d'angoisse.
C'était le 11 septembre 2001, il était 9 heures passées. Je suis en stage dans la capitale américaine.

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Commentaires
B
Je ne suis pas d'accord avec toi, OneYear : c'est précisément parce que ce texte est brut et trouve un bon équilibre entre effets de style et ressentis de l'époque qu'il est réussi.
A
Ma mère me parlait de la chute du Mur de Berlin - je crois que pour "notre génération", chacun se souvient exactement ce qu'il faisait et où il était le 11 septembre 2001.<br /> Peut-être à plus forte raison toi qui étais sur le territoire US !
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