Assise au bar, dans ce bar
Une invitation formulée il y a déjà plusieurs semaines par F-ex-meilleur-ami. Ce mail est arrivé après de trop longs mois de silence.
J'ai décliné. Sans essayer de me justifier. "Je ne serai pas parmi vous. Passez une bonne soirée", ou quelque chose dans le genre.
C'est ce soir qu'a lieu le dîner. Je viens de quitter S., qui elle, s'y rend. Nous avions rv dans un bar que j'affectionne particulièrement, dans mon quartier. Je me suis installée au bar, en l'attendant. Elle n'est pas restée très longtemps, déjà en retard pour se rendre à ce dîner.
Lorsqu'elle est partie, je suis restée au bar, dans le bar. A écouter la musique. A réfléchir. A hésiter finalement. Puis très vite "non". A observer les clients. A être juste bien.
J'ai fait des coupes dans mon cercle d'amis. J'ai arrêté de faire des efforts pour des gens qui ne le méritent pas. J'ai compris, après de longs mois, que ceux qui voulaient vraiment être à mes côtés, l'ont été : mails, messages, verres. Et même si j'ai décliné plus d'une invitation, même si parfois je suis restée longtemps silencieuse, ils sont restés. Ils étaient là. Ils ont manifesté leur présence et leur amitié, chacun à sa façon.
F. lui a disparu. Complètement. Un jour, certainement, j'irai prendre un verre avec lui. Comme ça, pour rien.
Mais ce soir, je n'ai pas envie de faire comme si de rien n'était. Dîner, trinquer, raconter les derniers évènements, sourire, rire. Je n'ai pas envie de faire semblant. Cette époque est révolue. Finis les efforts pour ceux qui ne le méritent pas.
Je vous dois un post sur les "lecteurs".
La raison pour laquelle j'ai arrêté d'écrire quelques semaines est évidente : je ne parlais que de pleurs, de larmes, je tournais en rond, j'étais perdue, triste et seule. Qu'on le veuille ou non lorsque l'on rédige un blog, on tente, malgré ce qu'on veut bien dire, de maîtriser son image et de la rende la plus attractive possible. Mon image n'était pas particulièrement reluisante, voire pas du tout. Je ressentais de la honte. Ce qui ne m'aidait pas non plus! Bref, un cercle vicieux. Et puis surtout arrive un moment où l'on (je) culpabilise vis-à-vis des quelques lecteurs qui s'accrochent. Mince alors, vous aussi vous avez peut-être passé une journée de merde. Géniale la lecture de mon blog après ça... :)... Arrêtons le massacre donc!
Malgré ça j'ai été extrêmement touchée par le soutien de plusieurs lecteurs réguliers ... Virginie, Placebo et Nicolas se reconnaîtront...Vous savez, dans une période où l'on est lâché par certains de ses amis vieux de 10 ans, on trouve incroyable que de parfaits inconnus vous offrent leur soutien, comme ça, pour rien... Pas de longues phrases, juste un très grand merci... J'ai été très très touchée.... vraiment.
Ce soir, assise au bar, dans ce bar, j'étais sereine, avec cette impression d'avoir enfin réussi à me débarrasser de nombreux poids et d'être à nouveau en phase avec certains principes...
Et je vous l'assure (vous le saviez peut-être déjà) mais passer un samedi soir seule dans ces conditions est largement moins honteux que d'aller jouer la comédie dans un appartement cossu du 8ème arrondissement.