J-290
Je réfléchis depuis une bonne demi-heure : dois-je écrire ce post, comment l'écrire, faut-il le nuancer? Ne faut-il pas simplement que j'écrire ce que je ressens à l'instant t? La réponse est oui. Here we are :
Souvent, écrire un post sur un sujet précis m'apporte un triple bienfait (rien que ça) :
- avant : je réfléchis à la façon de présenter le sujet/ problème, comment le structurer, qu'en conclure?
- pendant : je suis confrontée aux mots, aux idées, à leur expression. J'écris, j'efface, je reformule, je nuance, ce qui me permet aussi d'avancer dans mon analyse et de ne garder que l'essentiel.
- après : je relis, le soir-même, le lendemain, le sur-lendemain. Les choses ont souvent évolué, j'ai pris du recul, j'ai réfléchi. Les choses se sont apaisées.
Jamais, avant ce soir, je n'ai autant espéré de l'effet bénéfique du blog :
(...)
Je reviens à l'instant d'une consultation chez mon médecin habituel (elle n'a rien d'un beau gosse). Je ne me sens toujours pas bien, même si j'ai évité cette semaine le scénario boulot/départ/taxi/ etc... (il y a donc du mieux... mais d'après elle, si je ne fais rien, ça va revenir). Bref, demain : analyses de sang parce qu'elle comme moi, ben on sait pas bien ce qu'il se passe.
Je ne suis pas à l'aise avec cette non-conclusion. On préfère toujours savoir ce que l'on a, a fortiori si c'est du genre bactéries, virus ou autres... (et en plus, tension prise à 18h : 10, c'est vraiment pas top).
Alors oui j'ai la trouille. Un peu quand même. N'ayant jamais eu de problèmes médicaux, ni jamais été opérée de rien du tout, si j'ai une merdouille côté santé, ben voilà, ça me fait flipper. Là. Maintenant tout de suite. Il me semble que cette réaction est plutôt naturelle...
Et comme on ne se refait pas, ben oui, je le dis haut et fort, c'est encore plus dur quand on est toute seule. Et c'est encore encore plus dur quand on affiche jours après jours sur msn : "malade", puis "encore malade", puis "toujours malade", puis "bon ben toujours malade et -4kg", et qu'il n'y a pas un pote pour ouvrir une putain de fenêtre et vous demander comment ça va (alors passer un coup de fil, je vous dis même pas!!! Y'a que bouyguestel qui m'a appelée pour un questionnaire de satisfaction.)
Tout d'un coup, les coups de fil passés aux potes pour avoir des news, restés sans réponse laissent un goût amer.
Il y a des soirs où plus que tout, on aimerait que le téléphone sonne vibre.
Les dizaines et dizaines de potes - amis - copains - copines qui remplissent mon répertoire de portable sont absents. Ce constat est doloureux. Suis-je trop sévère? Comment peuvent-ils savoir que j'ai besoin d'eux ce soir? Certes. Mais combien de jours/semaines/mois peuvent passer sans que des amis prennent des nouvelles les uns des autres?
Chose assez révélatrice de mon caractère : je ne passerai JAMAIS un coup de fil pour dire : "ceci est un léger appel au secours, je suis malade, je flippe juste un peu, parlez-moi", de peur d'emmerder les gens. En revanche, je vais déprimer au fond de mon canap en priant tous les saints en qui je crois à peine, pour que mon téléphone vibre. Comme ça. Juste pour dire que j'ai peur un peu. Juste pour le partager. Et ne plus le garder rien que pour moi.
Note pour moi-même lorsque je relirai ce post dans 3 jours : t'as juste eu un petit coup de flip' ce soir-là mêlé à la fatigue, ça a donné ça.
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